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Editorial

Du 10 mars au 7 avril derniers nous avons participé à une campagne d'information sur les événements d'Algérie
Organisée avec le concours actif de Chérifa Kheddar, Présidente de Djazaï-rouna "Notre Algérie" , association de
familles de victimes de l'intégrisme.

Cette campagne prenait appui sur la célébration de la Journée internationale des Femmes du 8 Mars 2000, à
laquelle le Rassemblement pour l'Algérie des Femmes Démocrates, le RAFD, prenait une part active à Marseille et
dans notre région.

L'objectif premier des activités de la représentante algérienne, et des associations la soutenant, visait à apporter
des précisions indiscutables sur les attentats, assassinats, séquestrations commis depuis des années. Ce travail était
d'autant plus important qu'il intervenait à un moment où en Algérie la Loi de concorde civile devait permettre à des
jeunes ayant rejoint les maquis mais n'ayant commis aucun crime de sang, de se repentir après passage devant des
commissions probatoires, qui reçurent l'ordre d'enregistrer simplement leur reddition. Cette loi abjecte dont
l'application devait s'arrêter le 13 Janvier, fut complétée la veille par une Loi portant "grâce amnistiante"
Bouteflika graciait et amnistiait sans jugement des fascistes intégristes, assassins et auteurs de viols et de tortures.

Dans une interview de très haute tenue, Chérifa Kheddar répondit le 20 mars aux questions de la journaliste
Angélique Schaller. Elle précisa les objectifs de son association qui regroupe 2500 familles de victimes, fournit des
exemples précis des méfaits des fascistes. insista sur les viols, évalués par le pouvoir à 35 et entre 5000 et 6000 par
les associations, services sociaux et la presse algérienne. Elle expliqua ce que sont les " mariages de jouissance ",
évoqua les avortements de femmes violées, que les intégristes refusent quand le violeur est un Musulman Elle
souligna, en conclusion, la gravité de la situation actuelle, caractérisée par un regain de terrorisme, conséquence de
la fameuse Loi de concorde civile, qui, dit-elle, exige la capitulation pour tous ceux qui ont lutté durant dix ans.

En l'accompagnant à Alès, à Toulon, à Montpellier comme dans les Radios libres de Marseille et aux
manifestations organisées par les associations féminines de notre cité à l'hôtel du département et au Dock du Sud,
nous avons pu constater que cette militante, si cruellement victime dans sa propre famille, faisait preuve d'une
pugnacité et d'une résolution que rien ni personne pourrait vaincre. Elle a de la sorte représenté à nos yeux l'image
de ce qu'il y a de meilleur dans le peuple frère algérien. Nous désirons mettre en oeuvre l'indication qu'elle nous a
donné quand, à la question "Comment peut-on vous aider ?" Elle a répondu "En faisant connaître la vérité".

L'information internationale et en France est en effet une des armes principales pour combattre tous les mensonges
diffusés par nos médias et certaines organisations, et concrétiser de la sorte la réalité de notre amitié pour le peuple
algérien.